Porté par un collectif à la fois œcuménique et inter-associatif (Saint Vincent de Paul, Diaconie 56, Associations d’Entraide Protestantes (ERF 56 et ABEJ Passerelles), Pastorale des migrants et Emmaüs), le projet «Ti mad» vise à héberger deux familles dans une grande maison située à Vannes, en attendant qu’elles retrouvent un logement durable. «Ti mad» signifie « la bonne maison » en breton. C’est aussi le nom d’un projet porté à Vannes (Morbihan) par un collectif oecuménique de six associations, qui vise à héberger deux familles précaires dans une grande maison de sept pièces d’ici la fin de l’année 2020, en attendant qu’elles retrouvent un logement durable.
Un accompagnement durable
Parmi les structures partenaires, l’Association baptiste pour l’entraide et la jeunesse (ABEJ)-Passerelles, membre de la Fédération de l’entraide protestante, a mis en ligne le 3 juillet une cagnotte afin de financer non pas l’intégralité des travaux (estimés à 98 000 €) mais l’équipement matériel de la future habitation pour lequel 10 000 € doivent être réunis.
Bien que retardés par le confinement, les travaux ont toutefois pu débuter progressivement au mois de juin grâce aux financements octroyés par la Fondation de l’Abbé Pierre et la Société Saint Vincent de Paul, toutes deux membres du collectif. Mais l’aventure a en réalité démarré en 2015, date à laquelle la Diaconie 56 obtient la gestion de deux logements d’urgence permettant d’accueillir des personnes sans-abri entre une semaine et un mois.
« Ce n’était pas satisfaisant car trop limité dans le temps et en nombre, résume Dominique SABEL, le président de l’ABEJ-Passerelles. On avait donc besoin d’une structure d’accueil plus étoffée avec un accompagnement plus durable et d’une taille plus importante », affirme-t-il, insistant sur le fait que chaque association se trouve par ailleurs confrontée au manque de solutions d’hébergement pérennes pour les familles nombreuses et femmes seules avec enfants.
Des critères d’accueil à affiner
Le collectif tient sa première réunion au printemps 2019, affine progressivement le projet et signe finalement une « convention de partenariat » en janvier 2020, rendue possible par la mise à disposition d’une maison inoccupée depuis plusieurs années par le diocèse.
« On précisera les critères d’accueil petit à petit en fonction des situations rencontrées. Ce n’est pas évident car toutes les familles peuvent être considérées prioritaires. On procèdera donc au cas par cas dans un premier temps pour élaborer progressivement des ordres de priorité qui pourront dépendre de l’âge des enfants, de la vulnérabilité des personnes, de la notion d’urgence ou de danger… », prévoit Dominique SABEL.
Un projet d’insertion
L’objectif, insiste-t-il, consiste À ne pas agir pour ces familles mais avec elles, en
« travaillant sur un projet d’insertion et en ne se contentant pas de les héberger sans solution derrière. La priorité sera donc donnée à la recherche d’un logement durable, mais on s’occupera aussi de mettre ces personnes en relation avec des structures spécialistes de l’insertion professionnelle, de l’aide financière, de l’aide alimentaire, des soins si besoin ou encore de la régularisation des papiers pour les familles de migrants », détaille-t-il.
Reste à convaincre à la fois l’Etat de soutenir ce projet – déjà subventionné par la ville de Vannes et le département du Morbihan – mais également les riverains de la bâtisse située dans un quartier résidentiel du centre-ville. Ces derniers seront donc invités à l’inauguration, occasion d’éviter toute incompréhension au sujet de ces familles qui resteront trois mois, éventuellement renouvelables.
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20/07/2020 par : Augustine Passilly