« Ne plus subir, mais agir ! » : Interview d’Aminata, accompagnée par l’Association familiale protestante Maranatha (Osny 95520)

Dominique : Aminata, merci d’avoir accepté de partager votre témoignage sur l’accompagnement que vous avez reçu en tant que maman. Pouvez-vous nous dire ce que vous viviez avant de nous rencontrer à l’AFPM ?

Aminata : Bien sûr. Il y a quelques mois encore, notre maison était devenue un champ de tensions. Mon fils aîné,  Adam, 15 ans, était en pleine crise d’adolescence. Tout était sujet à conflit : les horaires, l’école, les écrans, le respect des règles à la maison… Il devenait de plus en plus distant, agressif dans ses paroles, et moi, je ne savais plus comment réagir. J’ai fini par me replier sur moi-même, ne voyant plus d’issue. Mon mari et ma fille cadette souffraient aussi de cette ambiance pesante. On était tous sur les nerfs, et chaque discussion tournait à l’affrontement. Je commençais à me dire que peut-être, la seule solution était de lâcher prise et de ne plus essayer.

D : C’est à ce moment-là que vous avez cherché de l’aide ?

A : Oui, presque malgré moi. J’avais entendu parler de l’AFPM et de son accompagnement à la parentalité, mais je pensais que ce serait juste une aide « théorique ». Pourtant, dès la première rencontre, j’ai été bouleversée. J’ai trouvé une écoute bienveillante, mais aussi des pistes concrètes pour agir, et surtout, je me suis sentie moins seule.

D : Pouvez-vous nous donner un exemple d’une action concrète qui a changé les choses ?

A : Un des conseils qui m’a vraiment marquée, c’est l’idée de recréer du lien en sortant du cadre conflictuel. On m’a suggéré de proposer à mon fils une sortie rien que tous les deux, sans enjeu éducatif, juste pour passer un moment ensemble. Au début, il a refusé net. Mais j’ai insisté, sans pression. Un jour, il a accepté d’aller faire un tour en voiture avec moi, écouter de la musique. Ce n’était pas grand-chose, mais dans ce moment-là, il n’y avait plus de dispute, juste un instant partagé. Petit à petit, d’autres moments comme ça se sont créés. J’ai aussi appris à poser des limites autrement, en restant ferme mais sans m’énerver. Adam a commencé à baisser la garde, et les tensions ont diminué.

D : Vous dites que cet accompagnement a eu un impact sur toute la famille. Comment ?

A : Quand moi, j’ai commencé à aller mieux, toute la maison a changé d’ambiance. Mon mari, qui se sentait lui aussi impuissant, a vu que je ne renonçais pas, et il a repris confiance. Ma fille, qui souffrait de cette atmosphère tendue, a retrouvé une maman plus sereine. En réalité, je pensais que tout reposait sur mon fils, mais c’est en changeant moi-même que la dynamique a évolué.

D : Vous avez aussi découvert une dimension spirituelle dans cet accompagnement. Pouvez-vous nous en parler ?

A : Oui, et c’est quelque chose que je n’avais pas envisagé au départ. Lors d’une rencontre avec d’autres parents, certains ont partagé comment leur foi les aidait à tenir bon, à garder espoir. J’ai entendu des témoignages de mamans qui, dans la prière, trouvaient un véritable soutien. Je n’étais pas particulièrement croyante, mais un soir, après une journée particulièrement difficile, j’ai décidé d’essayer. Juste une prière simple, comme une main tendue dans le vide… et j’ai ressenti un apaisement. Depuis, je découvre peu à peu que la foi peut être une ressource dans les moments de doute et de fatigue.

D : Que diriez-vous aujourd’hui à un parent qui traverse une situation similaire ?

A : De ne pas rester seul. On croit souvent qu’on doit tout gérer par nous-mêmes, mais être accompagné, c’est une vraie source d’encouragement. Il y a toujours un chemin, même quand on ne le voit plus.

Et surtout, il ne faut pas avoir peur de demander de l’aide : elle peut venir d’un accompagnement parental, d’autres parents qui partagent leur expérience, et parfois même d’une force intérieure qu’on ne soupçonnait pas.

 

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