LUTTER CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES DANS LES ÉGLISES : UN ENGAGEMENT NECESSAIRE

Les violences, qu’elles soient sexuelles, physiques, verbales ou psychologiques, constituent une source majeure de souffrance et altèrent durablement la vie des victimes. Elles engendrent souvent un repli sur soi, de l’anxiété, des comportements d’évitement ou encore des conduites autodestructrices. Au-delà des victimes directes, ces violences affectent également les familles et leur entourage proche.

Conscient de cet enjeu, le Conseil National des Évangéliques de France (CNEF) a mis en place un service dédié à l’accueil et à l’accompagnement des victimes de violences sexuelles dans le protestantisme évangélique français. Baptisé Stop abus, ce dispositif vise aussi à promouvoir la prévention à travers des actions de sensibilisation, la création d’outils adaptés et la formation des responsables.

 

En accord avec le message de l’évangile et en partenariat étroit avec la Fédération Nationale des Associations Familiales Protestantes, le Service d’écoute Stop abus s’attache à mettre en pratique cette invitation de Proverbes 31 : 8-9 : 

 

 

« Ouvre ta bouche pour celui qui ne peut pas s’exprimer, pour la cause de tous les délaissés ! Ouvre ta bouche, juge avec justice, et défends le malheureux et le pauvre ! »

Un besoin criant d’écoute et de soutien

Sollicité de manière continue depuis son ouverture en septembre 2022, le service Stop abus est devenu une ressource pour de nombreuses personnes en souffrance, parfois réduites au silence depuis des années.

 

Parmi ces récits, les situations sont préoccupantes et nous interpellent :

  • Des femmes ayant subi des attouchements ou des violences sexuelles dans l’enfance, à qui l’on a imposé le silence ou exigé le pardon.
  • Des enfants dénonçant des comportements sexualisés, sans que cela entraîne de mesures de protection ni de signalement aux autorités.
  • Des femmes agressées sexuellement ou violées qui se heurtent à l’omerta, sous prétexte de préserver l’unité de leur communauté.

Ces témoignages mettent en lumière une culture du silence qui a parfois laissé à penser que l’on pouvait infracter le corps humain, utiliser autrui comme un objet pour satisfaire ses propres pulsions, et prétendre que le message biblique serait de laisser sous silence de tels agissements.

Une culture qui favorise la protection des agresseurs au détriment des victimes.

L’expérience qui est la nôtre au contact de tant de situations nous montre combien une telle attitude nuit à l’ensemble du corps de Christ.

👉 Agir avec responsabilité et transparence

Rappelons-nous que ce n’est pas parce que l’on dissimule une situation que celle-ci n’existe pas. Lorsque des violences sexuelles sont commises, elles sont mortifères. Face à ces situations, il est impératif d’adopter une posture de responsabilité et de clarté. Plusieurs principes essentiels doivent guider l’action des responsables d’Églises, d’unions et d’œuvres. En voici quelques-uns :

  • Ne pas inverser la responsabilité auteur/victime : Si des tensions émergent, ce n’est pas parce que la victime parle, mais parce que l’auteur a commis des violences.
  • Ne pas dissimuler les faits : Une communication mesurée, respectueuse de la vie privée et de la présomption d’innocence, est indispensable.
  • Rester vigilant face aux manipulations : Une demande de pardon ne suffit pas à effacer les conséquences des actes commis. Il est essentiel de faire la distinction entre les aspects spirituels, psychologiques, médicaux et juridiques.

👉  Prévention et sensibilisation : des leviers essentiels

Afin de garantir des lieux de culte et de rassemblement sûrs pour tous, il est fortement conseillé de mettre en place des actions concrètes, comme :

  • Promouvoir une éducation sexuelle positive et complète au sein des communautés.
  • Offrir une préparation solide à la vie conjugale, intégrant des discussions sur le respect et le consentement.
  • Organiser des interventions régulières de professionnels sur des thématiques telles que le couple, la parentalité, les violences ou encore les addictions.
  • Former les animateurs, particulièrement ceux qui interviennent après des mineurs et des personnes vulnérables.

👉 Un engagement collectif

Le service Stop abus se tient à la disposition des Églises et des responsables pour fournir des ressources adaptées :

  • Des affiches et cartes de contact à disposer dans les lieux de rassemblement.
  • Un accompagnement pour les responsables confrontés à des situations de violence.
  • Des interventions sur des modules de prévention et de sensibilisation.

Par ailleurs, le CNEF, en collaboration avec la Fédération Nationale de Associations Familiales Protestantes, propose plusieurs outils pour soutenir cet engagement :

  • Le livret « Bonnes pratiques pour lutter contre les abus sexuels dans l’Église », à consulter ici ou à acheter ici.
  • Le « Guide pour l’accueil et la protection des mineurs », accessible ici.

Main dans la main avec la FNAFP, le service Stop abus travaille à promouvoir la protection des individus au sein des familles et de l’Église.

Psychanalyste - Conseillère conjugale et familiale

Articles récents

INSCRIPTION NEWSLETTER

Fédération Nationale des AFP
Pour vous abonner à notre Newsletter, veuillez remplir le formulaire ci-dessous.