Ces deux principes peuvent être adoptés comme le socle de tout ce qui nécessite le bien vivre ensemble, à commencer par le groupe famille. La famille est un embryon de société. Elle se doit de respecter ses membres et de leur permettre un développement épanouissant. Mais elle se doit aussi de posséder des règles et des valeurs qui favorisent le lien familial. Ainsi chaque membre pourrait être nommé citoyen de sa famille ! Notre famille est un lieu de développement personnel et de socialisation. L’apprentissage de la citoyenneté commence donc en son sein.

Des relations intrafamiliales de qualité engendreront des liens sociaux de qualité. Nous ne pouvons donc pas vivre la citoyenneté dans notre cité si nous ne l’avons pas vécu dans notre famille. C’est pour cela que la famille doit être le sujet de toute notre attention et de tout notre investissement.

Sur le terrain, les nombreuses AFP agissent dans ce but : soutien à la parentalité, entraide sociale par exemple, les animations éducatives visent à favoriser la construction de la famille comme premier lieu d’exercice de la citoyenneté. Elles agissent, aussi, dans la transmission de valeurs qui ont été éprouvées comme essentielles dans l’élaboration de relations constructives. Ces valeurs sont celles que Jésus lui-même nous enseigne. Elles ont trouvé leur pleine application dans les premiers développements de Son Église.

Actes 2.44/46 : « Tous les croyants vivaient unis entre eux et partageaient tout ce qu’ils possédaient. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et répartissaient l’argent entre tous, selon les besoins de chacun. Tous les jours, d’un commun accord, ils se retrouvaient dans la cour du Temple ; ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leurs repas dans la joie, avec simplicité de cœur ».

Dans ce passage il est question d’unité, de partage, de répartition, de simplicité, de joie. Autant de mots qui décrivent la véritable fraternité animant le cœur des disciples de Jésus. Cette fraternité exemplaire provenait de leur fort sentiment d’appartenance à une même communauté, l’Église.

Aujourd’hui nous pouvons retranscrire ce que vivait la première communauté chrétienne au niveau de la famille. Quelle fraternité pratiquons-nous dans notre maison ?

Néanmoins, comme l’Église du premier siècle, il est nécessaire de veiller à ne pas oublier que ce que nous apprenons dans et avec notre famille vise un objectif plus vaste.

Les concepts de citoyenneté et de fraternité doivent sortir de nos maisons pour embrasser notre cité. L’Église de Jérusalem a été poussée hors les murs pour aller au-delà des frontières sécurisantes de sa culture juive. Elle est entrée dans la mission d’être lumière pour toutes les nations.

De même, veillons en tant que citoyen, en dehors de nos familles, à briller au cœur de la cité, comme un phare dans la nuit. Notre implication au cœur de la ville, sous-tendue par notre foi, rendra visible ce lien invisible que nous dispensons comme un acte d’amour pour notre prochain.

Nous sommes les ambassadeurs de Jésus-Christ, il nous a envoyés pour être messagers de paix et de réconciliation dans le monde.

Les AFP locales interviennent aussi dans ce sens. Elles travaillent à réunir les différentes générations et à faciliter l’apaisement dans les quartiers. De plus, elles proposent la possibilité pour des jeunes de s’investir dans des missions d’intérêt général comme le Service Civique et le SNU (Service National Universel).

Nous voulons continuer à être inspirés par la vie et l’enseignement de Jésus afin de donner du sens à ces mots : citoyenneté et fraternité. Ces termes sont à redécouvrir en dehors de toute connotation politique.

Ils sont au cœur de l’identité chrétienne des AFP et définissent concrètement nos actions au quotidien en tant que témoin de Jésus-Christ.