Longtemps, j’ai appréhendé́ l’adolescence de mes enfants car j’avais tellement reçu d’idées négatives à son sujet. Et puis le jour des 13 ans de mon fils ainé́, je me suis dit que l’adolescence n’était pas toujours ce qu’on en disait. J’attendais et me préparais à cette crise d’adolescence annoncée ! Cette période de la vie, je la définis aujourd’hui comme un passage vers l’âge adulte. On ne reste pas dans ce passage mais il a besoin d’être accompagné sans pour autant être dans la crainte mais en étant confiant que Dieu conduit les adolescents dans leur vie de tous les jours par des rencontres d’adultes qui en dehors de nous parents pourront les aiguiller dans leur choix.
La question sur cet accompagnement reste de rigueur et pour nous parents, cela nous oblige à rester vigilant et à l’écoute de tous les acteurs (enseignants, CPE, animateurs extra-scolaires, pasteurs des jeunes etc.) qui nous communiquerons leur ressenti sur notre adolescent.
Mon propos s’articule sur 3 axes et repose sur mon expérience de mère, de conseiller principal d’éducation que j’exerce encore aujourd’hui et de direction de colonie de vacances.
Le premier axe sera de prendre conscience que la société a changé et qu’être adolescent aujourd’hui est très difficile à cause des pressions externes exercées sur eux :
Leur santé mentale est affectée par autant de possibilités où il est demandé de faire des choix, rapidement et si possible les bons.
Je vous propose pour mieux comprendre ces caractéristiques sociétales, de regarder le tableau descriptif des générations qui se sont succédées depuis le début du siècle dernier. Quel que soit votre âge, vous vous reconnaitrez et cela vous aidera à comprendre l’évolution des âges avec leur attente et leur problématique. Cliquez 👉 ICI
Le deuxième axe s’oriente sur le fait que nous ne sommes pas les seuls acteurs en tant que parents.
En effet, pour notre adolescent, il va y avoir autour de lui des personnes qui vont l’accompagner : Les enseignants et CPE au collège puis au lycée, les moniteurs et animateurs durant leurs activités périscolaires, le pasteur des jeunes dans leur Église.
Concernant les acteurs scolaires, ce n’est pas toujours facile d’être en confiance car souvent nous avons tendance à nous sentir jugés dans nos choix éducatifs. Nous avons du mal à entendre le ressenti et le regard qu’ils posent sur notre progéniture car nous culpabilisons de ne pas faire assez bien leur accompagnement scolaire notamment. Je sais, car c’est une réalité́ que je vois dans mon travail, que dès lors qu’on sent que la famille est en confiance, alors nous pouvons considérer que les enseignants ainsi que tous les acteurs des équipes pédagogiques sont là pour soutenir notre parcours de parents. Sans la confiance en l’école, nous ne pouvons pas avoir la pleine mesure de ce que vit notre enfant ni de ses problématiques du moment.
Depuis une petite dizaine d’années, dans les formations des professeurs, il y a une large part sur cette priorité́ d’écoute et de soutien. Pas assez encore à mon sens, mais elle existe vraiment. Le nombre de protocoles mis en place d’aide aux devoirs, de groupe de dialogues entre pairs, de collaboration avec des associations de quartiers ainsi que du tutorat au sein des établissements montrent, à quel point il y a eu une vraie prise de conscience de l’école vers les familles. Les réunions parents professeurs intimident parfois les parents comme s’il y avait dans l’éducation une obligation de résultats ! Les choses sont beaucoup plus simples dès lors qu’on les considère autrement.
Je vous encourage donc à orienter votre regard sur le corps enseignant d’une manière nouvelle.
Le bien fondé d’avoir des regards croisés pour notre adolescent et non seulement une nécessité, mais nous ouvre des perspectives beaucoup plus heureuses que ce qu’on croit.
Souvent notre positionnement de parents, envers l’école, est le même que lorsque nous étions collégien ou lycéen. Il y a encore de la crainte. Rassurez-vous les parents qui sont enseignants sont à la même enseigne que tout le monde. Ils ont besoin aussi de personnes extérieures à leur famille pour accompagner l’adolescence de leur enfant.
Je vous invite aussi à donner à votre jeune la possibilité́ de faire des camps. C’est l’occasion pour lui de prendre et de gérer son autonomie, de rencontrer des personnes nouvelles qui dans leur bienveillance vont les encourager dans ce qu’ils sont. Combien avons-nous entendu de témoignages racontant que telle ou telle personne nous a marqué dans notre jeunesse. Que ces personnes sont devenues des points de repères surtout dans la traversée de l’adolescence. Rappelez-vous combien se rendre vulnérable quand on a 15 ans c’est difficile.
Soit, on est dépendant du regard des autres, soit on le fuit. Durant les camps de jeunes, il y a la possibilité́ d’être à la fois en collectivité́ mais aussi dans une possible rencontre avec un animateur et de parler. Tous les lieux où la parole du jeune peut être entendue, sont des lieux où ils évoluent sereinement.
Dès lors que votre enfant s’ouvre à l’art, à la culture, à l’expression sous toutes ses formes, il aura l’occasion d’exprimer ce qui à l’intérieur bouillonne en lui.
“L’oisiveté est la mère de tous les vices” a dit Alfred CAPUS ! Et nous le savons bien !
L’idée n’étant pas de remplir sa vie quand on est adolescent mais de pouvoir réfléchir et trouver du sens avec la rencontre de l’autre qui est différent.
Le troisième axe s’oriente sur l’espérance que nous avons lorsque nous connaissons Dieu et lorsque nous mettons notre confiance en lui.
Dans la Bible il est écrit : “L’homme regarde, ce qui frappe les regards mais, Dieu regarde au cœur.” 1 Samuel 16.7
Lorsque vous traversez une période où vous êtes en souci pour votre ado cette parole peut vous soutenir. Ce que nous voyons parfois de nos enfants nous donne parfois de la crainte. Nous pensons que leur choix n’est pas bon. Nous leur en parlons, mais rien ne change. Mais le Dieu tout-puissant s’est engagé dans notre engagement de parents. Il nous fait confiance au point de nous donner des enfants pour que nous les accompagnions vers la vie d’adulte. Quelle preuve de son amour et de sa grâce !
La prière, la fraternité en Église où nous pouvons partager nos soucis, sont autant de lieux et de domaines où nous renouvelons notre espérance pour eux.
Rien n’échappe au regard que Dieu a sur nos familles. Il vient par son esprit nous inspirer et nous aider dans notre mission de parents. C’est pourquoi je vous propose de méditer sur ce passage qui se trouve dans la Bible : L’épitre aux Éphésiens le chapitre 3 :
“Voilà̀ pourquoi je plie les genoux devant le Père, de notre Seigneur Jésus-Christ, de qui toute famille dans le ciel et sur la terre tient son nom.
Je prie qu’il vous donne, conformément à la richesse de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans votre être intérieur, de sorte que le Christ habite dans votre cœur par la foi.
Je prie que vous soyez enracinés et fondés dans l’amour pour être capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur de l’amour de Christ, et de connaître cet amour qui surpasse toute connaissance, afin que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu. A celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons, à lui soit la gloire dans l’Église et en Jésus-Christ, pour toutes les générations, aux siècles des siècles ! Amen !”